Le layer 2

Le layer 2 est arrivé, et les apps scalent rapidement.

On nous affirme que la vie sur le layer 2 est un progrès considérable. Mais pour combien de temps ? Que deviendront tous ces rollups et ces sidechains lorsque le réseau principal d'Ethereum les rattrapera ?

Qu'est-ce réellement que le layer 2 ? Que savons-nous des solutions proposées ? Tout est-il aussi sûr qu'il n’y paraît ?

Maintenant que d’autres blockchains plus centralisées peuvent offrir des transactions plus rapides ou des frais réduits, le défi pour Ethereum est de maintenir la décentralisation et la sécurité tout en améliorant sa scalabilité. "L2" est un terme collectif désignant les solutions conçues pour aider à améliorer la scalabilité des applications Ethereum en traitant les transactions en dehors de la chain principale d’Ethereum (L1).

Plusieurs projets différents proposent leurs solutions face à ce problème, mais certains se développent beaucoup plus vite que d'autres.

Une des solutions L2 qui est devenue très populaire ces dernières semaines est Polygon (anciennement connu sous le nom de Matic), un agrégateur de solutions de scaling pour Ethereum. Au lieu de se concentrer sur une seule solution, comme les Optimistic rollups (utilisés par Synthetix), Polygon prévoit de toutes les intégrer.

De grands noms de la DeFi, comme Aave, Curve ou encore Stake DAO, utilisent Polygon pour réduire les délais et les frais de transaction de leurs utilisateurs.

Les utilisateurs peuvent déposer des tokens Ethereum sur un smart contract bridge de Polygon, interagir avec eux au sein de la sidechain Polygon, puis les retirer ultérieurement sur la chain principale d’Ethereum. De cette façon, les utilisateurs conservent la sécurité d’Ethereum tout en évitant les frais de transaction élevés dus à l'augmentation de son volume.

On pourrait facilement imaginer qu'un Ethereum 2.0 amélioré supprimerait le besoin de solutions L2. Cependant, lors d'une récente interview avec Coindesk, le fondateur de Polygon, Sandeep Nailwal, a expliqué pourquoi, selon lui, Eth 2.0 ne signifiera pas la fin du réseau Polygon.

Ethereum 2.0 est censé avoir 64 shards, et chacun d'entre eux sera similaire à ce qu'est Ethereum aujourd'hui. Disons qu'après avoir ajouté la proof-of-stake à l’unique chain actuelle d’Ethereum, celle-ci sera capable de traiter 50 tps (transactions par seconde), contre 13 tps aujourd'hui. Multipliez cela par 64 shards : 3,200 tps.

Pensez-vous, si Ethereum est appelé à devenir le principal layer de règlement du monde, que même le nombre de 3,200 tps constituera une scalabilité suffisante ?

Ethereum 2.0 deviendra 64 fois plus scalable qu'Ethereum ne l'est aujourd'hui, mais la demande sera 1 000 fois supérieure à celle que nous connaissons actuellement. Vous aurez besoin de la scalabilité L2.

Il est certain que tout le monde ne partagera pas la vision de Sandeep.

Peut-être que 3200 transactions par seconde suffiront assez longtemps pour que les gens cessent d'utiliser les solutions L2. Et peut-être que, lorsque nous aurons besoin de plus de 3200 tps, nous utiliserons Ethereum 3.0...

D'autres prédisent également qu'Ethereum s'appuiera sur plusieurs layers à long terme, et s'attendent à ce que L1 soit un lieu pour l'émission de base et le règlement des actifs du protocole, et L2 pour les microtransactions et pour permettre la résistance à la censure ou son application.

Dans ce scénario, les actifs de base et les contrats peuvent être déployés sur L1, puis une L2 peut être utilisée pour la dispersion des tokens, des contrats analogues ou des systèmes connexes.

Quelle que soit l'évolution de la relation L1-L2, l'événement principal sera sans aucun doute le lancement, ou la "fusion", de ETH 2.0.

Le processus de lancement de ETH 2.0 a commencé le 1er décembre 2020, avec le lancement de The beacon chain, qui a introduit la proof-of-stake à Ethereum et a permis aux développeurs de s'installer pour la seconde mise à niveau - les shard chains.

Ethereum.org stipule que :

Les chercheurs d'Eth2 travaillent sur des moyens d'accélérer la fusion. Elle aura probablement lieu plus tôt que prévu.

Le site web poursuit en expliquant :

Les shards donneront à Ethereum une plus grande capacité de stockage et d'accès aux données, mais ils ne seront pas utilisés pour l'exécution de code. Les détails de ce système restent encore à déterminer.

Ce sont des phrases comme celle-ci qui nous rappellent à quel point nous ne sommes qu'à la génèse de la vie de cette technologie.

Lorsque Internet est devenu populaire, beaucoup de gens s'attendaient à ce qu'il s'agisse d'un autre canal médiatique. Ils s'attendaient à un avenir où il y aurait la télévision et la radio, et Internet en plus. Finalement, Internet a tout englouti. La même chose se produira avec la cryptographie. Il n'y aura pas que des crypto-monnaies.

L2 et Eth 2.0 vont ouvrir la porte du plus grand casino du monde. Ce à quoi nous assistons actuellement sur la BSC n'est rien comparé à ce qui est à venir.

Le boom à venir des crypto day traders et des yield farmers à plein temps pourrait rendre le fisc nerveux, et certains protocoles vont faire croître leur capitalisation de marché à des sommes gigantesques et sans précédent. Des transactions rapides, sécurisées et presque gratuites feront enfin de l'utilisation de la crypto pour les microtransactions et les achats quotidiens une réalité, accélérant encore davantage la croissance de notre économie alternative.

La concurrence entre les blockchains sera féroce. Eth 2.0 ne manque pas de concurrents techniquement avancés et bien financés comme Solana, Avalanche ou encore Elrond.

L'avantage du premier arrivé est incroyablement important dans le domaine des crypto-monnaies, mais ce secteur évolue rapidement, et Ethereum est loin d'avoir gagné la course.

Il n'y aura toutefois pas qu'un seul gagnant. Il est probable que l'avenir de la finance soit cross-chain. En effet, les différents protocoles concentreront leurs efforts sur certains aspects précis, tels que la vitesse, la sécurité, la confidentialité ou la décentralisation, créant ainsi un marché concurrentiel et donnant aux utilisateurs la possibilité de choisir.

Alors que nous entrons dans l'ère du layer 2, nous pouvons maintenant regarder en arrière et constater les progrès stupéfiants qui ont été réalisés, malgré les dures contraintes représentées par les coûts élevés du gas et le faible nombre de transactions par seconde. Au fur et à mesure que les obstacles se réduisent et que les gens s'habituent à l'idée d'utiliser les crypto-monnaies dans leur vie quotidienne, il devient très difficile de ne pas être emballé par ce qui est en train de se construire.

Comme cela a été écrit dans Hopium Diaries :

Cet écosystème, ce désir de liberté ne disparaîtront pas. La question n’est pas de savoir s’il y aura adoption massive, mais comment elle aura lieu.

Le coût des transactions se doit de baisser, et le nombre de transactions possibles par seconde, lui, d’augmenter. Mais cela n’est qu’une question de temps, et lorsque cela arrivera, les belles opportunités se seront déjà envolées.

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