Les Sirènes de l'Airdrop
Ukraine utilise FOMO comme attaque.
C’est super efficace !
Après que le gouvernement ukrainien ait annoncé qu'il acceptait les dons en ETH et en BTC pour financer sa défense, Twitter n'a pas tardé à faire des blagues sur un éventuel airdrop.
Et puis, cela a vraiment eu lieu.
Quatre jours après avoir publié l'adresse du wallet de dons, @Ukraine a annoncé que :
Airdrop confirmé. Le snapshot sera pris demain, le 3 mars, à 18 heures, heure de Kiev (UTC/GMT +2 heures).
Récompense à suivre !
Cette annonce a entraîné un énorme pic de dons, avec des transactions ERC-20 dépassant de 34 fois la moyenne horaire suite au tweet.
Plus de 855 000 $ ont été versés à l'adresse dans les 90 minutes qui ont suivi le tweet.
Si l'on se souvient de l'objectif de la collecte de fonds, il est difficile de critiquer ces résultats.
@Ukraine pensait que proposer un airdrop leur permettrait d'obtenir plus d'argent, et cela a fonctionné.
Mais où cela nous conduira-t-il à l'avenir ?
Les airdrops sont un mécanisme d'incitation essentiel pour la participation des utilisateurs du Web3, et nous nous sommes habitués à leur utilisation. Mais voir cette technique appliquée dans des circonstances aussi graves est un contraste tellement étrange et nouveau qu'il est difficile de déterminer comment réagir à cela.
En dépit du peu de bon goût manifesté par ceux qui ont demandé un airdop, le résultat final a été incroyablement positif et constitue un parfait exemple de la façon dont les cryptomonnaies pourront être utilisées à l'avenir à l'échelle géopolitique.
En acceptant les cryptomonnaies, l'Ukraine a reçu une quantité considérable de fonds.
~4400 ETH ($12.9M) et ~$4.5M en USDT ont été envoyés sur Ethereum.
219 BTC (~$9.7M) via Bitcoin.
396 000 DOT (~7,4M$) via Polkadot (dont 5,8M$ de la part de son fondateur Gavin Wood).
~1,2 million de dollars sur TRON (mais Justin Sun a quand même réussi à se mettre dans l'embarras).
Les obligations de guerre du Web 3 peuvent choquer par leur caractère novateur, mais leur efficacité est incontestable.
Si l'on inclut d'autres groupes de collecte de fonds tels que Come Back Alive et Ukraine DAO, c'est un total de ~38 millions de dollars en crypto qui a été collecté jusqu'à présent.
Les nouvelles crypto classiques deviennent triviales lorsque nous sommes confrontés à une telle violence et une telle injustice, mais le secteur reste indéniablement pertinent. Cet argent n'aurait pas été collecté si ce n'était pas en avec la crypto.
Certains ont décidé que cela valait la peine d'attaquer le wallet au moyen d'une sybil attack. L'Ukraine ne peut pas faire grand-chose pour les en empêcher, mais, au fond, il est peu probable qu'ils s'en soucient.
Quiconque tente de "game" cet airdrop est susceptible de se faire "game" lui-même.
Les attentes concernant le contenu de cet aidrop doivent être faibles. Cela ne représente qu'un petit effort pour @Ukraine pour permettre aux donateurs de réclamer un drapeau ukrainien NFT "J'ai fait un don". Et, même si ce n'est pas ce que les Chasseur d’Airdrops espéraient, qui va donc bien pouvoir se fâcher ?
Si quelqu'un se plaint du contenu de l'airdrop, il ne sera certainement pas pris en pitié.
Les détails concernant l'utilisation de ces fonds pour venir en aide au pays n'ont pas encore été publiés, mais nous pouvons constater qu'ils ont déjà été mis à profit.
C’est 6 millions de dollars, ce 28 février, qui ont été encaissés par le CEX ukrainien Kuna.io, CEX qui semble également contribuer à la collecte de fonds.
En fin de compte, tous les détails sur la façon dont les dons ont été utilisés ne seront peut-être jamais disponibles, et ceux qui font des dons devront l'accepter.
L'augmentation soudaine des dons après la confirmation d'un aidrop a amené de nombreuses personnes à critiquer les motivations des donateurs après l'annonce, laissant entendre que les dons ne devraient jamais être accompagnés d'une quelconque arrière-pensée.
Nous ne saurons jamais quel est le pourcentage de donateurs qui cherchent à faire du profit, et ceux qui ont été simplement encouragés par la promesse d'une preuve publique de soutien.
Après tout, il semble peu probable que cet airdrop ait une quelconque valeur monétaire, et peut-être est-ce mieux ainsi.
Les utilisateurs de crypto opèrent souvent dans une chambre d'écho autocréée, déconnectée de la réalité, et, dans cette situation, cela a eu un résultat positif.
Mais ce ne sera certainement pas le dernier airdrop à avoir une connotation politique. La cupidité du public peut être utilisée sans complexe grâce au Web 3.0, et il ne serait pas surprenant de voir cette technique influencer une élection à l'avenir.
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